Le Rassemblement national (RN) aime à soutenir qu’il n’est pas d’extrême droite. Le parti de Marine Le Pen est même allé jusqu’à contester l’emploi de cette classification, utilisée par le ministère de l’Intérieur, lors d’élections sénatoriales en septembre 2023. Bien que leur demande ait été rejetée par le Conseil d’État, ce verbiage, continue sa course dans le rang des militants. Elle prolifère sur les réseaux sociaux, défendue par des arguments tels que : « Je ne suis absolument pas raciste » comme le déclare Marine Le Pen à un spectateur de BFMTV le 6 mai dernier. Ou accusant, comme Eric Ciotti, solidaire député Les Républicains (LR), « une domination idéologique de gauche. »
Le RN n’a cependant pas refusé son invitation à Europa Viva 24 une convention européenne organisée à Madrid par Vox, parti d’extrême droite espagnol. Une dizaine de partis nationalistes européens y étaient conviés, en plus de quelques américains : chiliens pro-Pinochet, Trumpistes ou encore le président libertaire argentin.
Celui qui affirme que « l’avortement est un meurtre. » Javier Milei, promettait en mars 2024 de passer ses mesures sans les élus : « avec ou sans le soutien des dirigeants politiques ». Depuis son entrée en fonction, il a, entre autres, supprimé le ministère du droit des Femmes, des Genres et de la Diversité, et annoncé la fermeture de l’Institut national contre les discriminations (Inadi).
André Ventura, leader de Chega, parti d’extrême droite portugais, n’a pas hésité à utiliser la novlang. « Beaucoup de ceux qui sont venus ici […] ont gagné la liberté de leur pays », affirmait-il. Peut-être faisait-il allusion à Viktor Orban, Premier ministre hongrois, fossoyeur de l’Etat de droit de son pays. Au cours du congrès, ce dernier a exhorté par vidéo « les patriotes » à « occuper Bruxelles ».
Le Trumpiste, Roger Severino, fidèle à son leader, a aussi rudoyé les faits. « Ce qui arrive au président Trump à New York peut arriver à Madrid, à Paris, à Londres, peut m’arriver, et vous arriver. Je fais référence aux gauchistes qui corrompent le droit et le transforment en une arme pour interférer avec la démocratie et faire taire la voix du peuple », déclarait l’adepte des vérités alternatives, occultant l’attaque du Capitole du 6 janvier 2021.
Le leader de Vox, Santiago Abascal, donnait l’esprit de ce meeting « Face au mondialisme et à son âme socialiste, nous devons répondre par une alliance mondiale ». Un relent des antiques peurs du communisme qui mena de nombreux pays à la dictature, dont le Chili, représenté par un partisan du général Pinochet, le chef du Parti républicain chilien, José Antonio Kast.