Interviewée jeudi 16 mai dans « L’Evènement » de France 2, Marine Le Pen change de pied. « Peut-être faut-il un référendum de plus en Nouvelle-Calédonie ? » et d’ajouter « mais il faut qu’il soit dans 40 ans ». Un revirement spectaculaire par rapport à la doctrine historique du Rassemblement national (RN) sur la question de l’île, et plus généralement sur les colonies. Mais surtout une contradiction par rapport à son vote à peine deux jours plus tôt.
Le parti d’extrême droite, historiquement opposé aux « consultations sur l’accession à la souveraineté » prévues par l’accord de Nouméa en 1998, avait aussi dénoncé dix ans plus tôt les accords de Matignon. Durant sa campagne présidentielle de 2012, Marine Le Pen fustigeait « les magouilles du corps électoral » calédonien, se montrant comme « une farouche opposante au gel du corps électoral » qu’elle promettait de faire supprimer.
La cheffe du parti ayant parlé, l’ensemble de son groupe s’est mis au diapason. Jean-Philippe Tanguy, veut clarifier cette nouvelle position, « nous critiquons le calendrier » mais « nous avons toujours soutenu le dégel du corps électoral, en particulier après la victoire aux trois référendums », précise le député RN de la somme sur France Inter (19/05/24). Troisième référendum qui, rappelons-le, s’est tenu pendant la covid, alors que les Kanaks pleuraient de nombreux morts, les amenant à boycotter ce vote.