Une étude internationale publiée le 31 mai 2023 dans la revue Nature, réalisée par 40 scientifiques, indique que les êtres humains ont déjà dépassé sept limites sur huit essentielles au maintien de l’équilibre du système terrestre. L’étude souligne le risque pour toutes les espèces vivantes, y compris la nôtre, et le besoin de justice sociale pour sortir de la crise.
« Nous ne pouvons pas avoir une planète saine sur le plan biophysique sans justice sociale », affirme Joyeeta Gupta, chercheuse à l’université d’Amsterdam et co-auteure de l’étude. Autrement dit, quand des millions de personnes (voire des milliards) souffrent d’injustices sociales planétaires (comme l’accaparement des richesses par une minorité) elles finissent légitimement par réagir. Le reste de l’humanité en est forcément affecté.
C’est pourquoi Johan Rockström, environnementaliste suédois, à l’origine d’un travail sur les limites planétaires en 2009, a fait une mise à jour de sa formulation d’origine. Il inclut désormais l’aspect humain sous la forme d’une limite « juste » qui se superpose à la limite « sûre » de la planète. La prise de conscience de ces limites « sûres et justes » est présentée comme une étape essentielle pour mener à bien cette transition. « Un retour à des conditions sûres nécessiterait une “transition écologique intégrale” » souligne le chercheur suédois.</p><p>Reste que certaines de ces limites « justes » ont déjà été dépassées. Sur le climat, elles se situent à 1° tandis que la limite « sûre » est à 1,5°. Les dernières mesures font état d’une situation à 1,2° sur la planète et 1,8° en France. « Il est difficile de faire machine arrière en ce qui concerne le changement climatique, mais nous pouvons améliorer la situation des autres indicateurs si nous agissons maintenant » insiste Joyeeta Gupta.