Un salaire annuel de 500 000 €. La fédération française de tennis (FFT) n’a pas lésiné sur les moyens pour se payer les services d’Amélie Oudéa-Castéra. Ou plutôt, si on en croit la ministre, c’est elle qui aurait demandé un tel salaire, primes incluses, pour accepter le poste de directrice générale. « J’ai renoncé aux deux tiers de ma rémunération pour ma passion », déclarait la ministre après que la commission d’enquête parlementaire sur les fédérations sportives se soit intéressée à ses revenus. En effet, chez Carrefour, la ministre avait touché 1,4 million d’euros en un an.
Tout de même, cette rémunération, « très proche de celle de [son] prédécesseur », selon la ministre, est jugée anormale par la commission d’enquête. On lui reproche dans un premier temps d’avoir sous-évalué ses revenus. Dans son rapport, la commission relève qu’elle a « minimisé de 86 000 euros » son salaire puisque son prédécesseur touchait 373 750 euros bruts annuels assortis d’une prime de 37 375 euros.
On lui reproche ensuite de n’avoir pas suivi une demande de l’inspection générale de l’éducation (datant de février 2022) de « reconsidérer » les dix plus hautes rémunérations de la FFT. Demande qui jugeait déjà « considérable – voire anormale – compte tenu du statut associatif de l’organisation […] » la rémunération du directeur général de l’époque.
« Comprenez qu’on puisse s’interroger au niveau du sport amateur qu’une dirigeante de fédération touche 500 000 euros par an alors que je vois dans ma ville de Toulouse qu’on a plein de clubs qui sont exsangues », avait souligné le député LFI François Piquemal lors de l’audition de la ministre.
« Il n’y a pas d’argent du contribuable derrière cette rémunération » jurait alors Amélie Oudéa-Castéra devant la commission. Dès le lendemain, elle envoyait un courrier pour rectifier. Elle reconnaissait dans sa missive un montant d’environ 1,2 million d’euros d’argent public.
La ministre a finalement réagi à la publication du rapport en dénonçant un rapport « militant » et « instrumentalisé à des fins politiques ».