Sophia Chikirou, « la plus brillante » des communicantes

La société Mediascop, que dirige Sophia Chikirou, est prestataire de services de communications pour les campagnes de Jean-Luc Mélenchon depuis 2012. Certains s’étonnent que les prestations soient confiées à une société extérieure, engendrant des coûts supplémentaires. En 2017, pourtant, le procédé est renouvelé. Cette fois, la commission nationale de comptes de campagne et des financements politiques (CNCCFP), bien qu’ayant validé les comptes du candidat, retranche 54 600 € de dépenses facturées par Mediascop, dont 35 250 € au motif « d’écarts significatifs » avec « la grille tarifaire de cette entreprise ».

Au 16 mars 2018, la commission effectue un signalement au parquet de Paris. Celui-ci ouvre une enquête préliminaire en avril 2018. François Molins, procureur de Paris, justifie ainsi sa décision : « les surfacturations dénoncées tendent à faire sérieusement suspecter l’existence de manœuvres délibérées destinées à tromper l’organe de contrôle aux fins d’obtenir des remboursements sans cause. » L’enquête préliminaire aurait été ouverte pour escroquerie, abus de confiance, infraction à la législation des campagnes électorales et travail dissimulé aggravé, rapporte Radio France dans une enquête sur les comptes de campagne de LFI de 2017. La cellule investigation de Radio France, qui décortique les factures de Mediascop relève des « facturations étonnamment élevées ». Par ailleurs, alors que les salariés de l’équipe sont payés entre 1500 et 3000 € mensuels, Sophia Chikirou cumule un revenu de l’ordre de 15000 € par mois sur 8 mois. 

Son avocat, David Marais affirme, auprès de Radio France, que « toutes les accusations portées contre Mediascop et Madame Chikirou sont fausses » Pour Sophia Chikirou, invitée sur BFMTV en octobre 2018, se défend : « il n’y a pas eu de surfacturation, Mediascop n’a pas surfacturé, il n’y a pas d’enrichissement personnel, il n’y a pas eu de détournement de fonds publics »

La justice dira s’il y a eu infraction, mais même sans, de nombreux militants sont déçus. La députée LFI, qui défend une juste répartition des richesses, semble en même temps être adepte de la rémunération au mérite et des grands écarts de revenus dans une même entreprise.